Observer dans la durée l’ensemble des vols et cambriolages
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I. Deux décennies de baisse
Cambriolages et vols de et dans les voitures sont des victimations ‘de ménage’ : toute atteinte à la résidence ou aux véhicules d’une unité de vie a pour victimes l’ensemble des personnes qui y réside. Au contraire, les vols personnels, qu’ils soient accompagnés de violence ou non, concernent spécifiquement l’enquêté. Il est cependant possible de travailler sur l’ensemble des estimations d’incidence puisqu’on parle alors de faits et non plus de personnes.
En fait, parmi les cambriolages, on retiendra seulement ceux de la résidence principale et de ses annexes, les enquêtes utilisées ne permettant pas toujours de prendre les autres en considération (voir la fiche Observer dans la durée les cambriolages).
Cet exercice permet de diagnostiquer une tendance à la baisse depuis le milieu des années 1990 (pour lire la suite, cliquer ici ).
Figure 1: Ensemble des vols et cambriolages : enquêtes et statistiques de police 1984-2020*
II. Une baisse limitée après une longue période de hausse très marquée
Une fois terminée la comparaison des résultats d’enquêtes avec les données policières, on peut tenter d’utiliser la plus grande ancienneté de ces dernières pour nuancer le diagnostic de diminution de la victimation patrimoniale en le mettant en perspective sur le plus long terme.
Figure 2: Les vols d’après les statistiques de police et de gendarmerie, taux pour 10 000 habitants, 1950-2021*
Cet exercice relativise la baisse observée pendant la période la plus récente : il s’agit plutôt d’une simple érosion en palier haut. Elle est loin d’annuler l’explosion de la délinquance acquisitive intervenue au cours des décennies 1960 et 1970 (pour lire la suite, cliquer ici).
Conclusion
Soumises à moins de pression que celles concernant la violence, les mesures de la délinquance patrimoniale constituent encore, malgré les ruptures auxquelles elles ont été exposées, un système cohérent et crédible[1].
Elles s’accordent à indiquer une tendance à la baisse depuis le milieu des années 1990, mais qui succède, vraisemblablement, à une poussée extrêmement forte dans les décennies précédentes.
Ainsi cette délinquance continue de figurer au premier plan des risques de victimation, ce qui contraste avec une prise en charge institutionnelle très peu prioritaire dont témoigne la faiblesse du taux d’élucidation de ces vols et cambriolages. Sa gestion est en fait déléguée aux assurances, surtout pour ce qui concerne les cambriolages et les vols de voitures (pour consulter la fiche Observer dans la durée le renvoi aux assurances, cliquer ici)
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Références
Gagneron W., Ledorh M., Jobic Y., Proix É., 2014, L’enregistrement des plaintes par les forces de sécurité intérieure sur le ressort de la préfecture de police, Paris, Inspection générale de l’administration / Inspection générale de la police nationale.
Lemaître A., Assurance et criminalité : gérer et prévenir, Étude criminologique de l’assurance vol, Université de Liège, thèse de droit, 1993.
Rouzeau M., Sintive J.C, Loiseau C., Savin A., Kabla-Langlois, I., Loron, C., Rapport sur l’enregistrement des plaintes par les forces de sécurité intérieure. Tome 1, Tome 2: annexes, Paris, Inspection générale de l’administration, 2013.
Notes
[1] Cependant, le rapport des inspections générales sur L’enregistrement des plaintes par les forces de sécurité intérieures (Rouzeau &al. 2013) jette un doute sur la qualité des enregistrements policiers des dernières années (voy. dans le même sens pour la Préfecture de police de Paris, Gagneron & al., 2014).