Celui qui s’estime victime d’une infraction n’a pas pour seule ressource le recours aux autorités publiques, notamment à la police (ou à la gendarmerie). Il peut aussi s’adresser à un avocat, à sa banque (dans le cas de débits frauduleux), à un fournisseur d’équipements de sécurité (par exemple un serrurier), à un réparateur… et surtout à son assureur.
Ce dernier cas a souvent été négligé par des enquêtes de victimation longtemps trop focalisées sur la mesure de la délinquance et les procédures pénales pour tenir compte de l’ensemble des réactions des victimes. Il n’est pourtant pas exclu que ces démarches présentent à leurs yeux plus d’importance et plus de perspectives que le recours aux institutions pénales.
Toutefois, l’enquête princeps pour la France, réalisée par le CESDIP au milieu des années 1980, comprenait pour chaque victimation une série de questions sur le recours à l’assurance. Mais les enquêtes nationales de l’INSEE ne se sont mises à interroger sur ce thème qu’au moment du passage des EPCV aux CVS, soit à partir de 2007. De surcroit, pour une raison incompréhensible, elles ne s’en préoccupent que pour les victimations dites de ménage (cambriolages, atteintes aux véhicules et vandalismes), négligeant les vols et agressions. Depuis 2001, les enquêtes franciliennes de l’IPR interrogent, au contraire, sur le recours à l’assurance dans toutes les victimations qu’elles envisagent.
Dans tous les cas, les questions concernent le recours à l’assurance (déclaration de sinistre), les raisons de non-déclaration, l’existence d’un remboursement et le niveau de satisfaction à l’égard de l’assurance.
I. La déclaration de sinistre : une fréquence très variable
Le recours à l’assurance – ce que l’on nomme déclaration de sinistre – varie beaucoup selon les victimations (figures 1 et 2) (pour lire la suite, cliquer ici).
Figure 1 : Déclarations de sinistre (%) en moyenne par victimation, 2005-2018 (France métropolitaine)

Figure 2 : Déclarations de sinistre (%) en moyenne par victimation, 1999-2018 (Île-de-France)
