Observer dans la durée les atteintes aux voitures
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I. Une baisse continue
À l’échelle nationale[1], le seul indicateur qui permet de suivre l’évolution des atteintes aux véhicules sur le long terme est celui des vols de et dans/sur les voitures, dans la mesure où les neuf premières EPCVM ne distinguent pas entre ces deux victimations.
Figure 1 : Vols de/dans/sur voitures, ménages équipés victimes dans la population (risque), diverses enquêtes, 1994-2020*
Il est raisonnable de conclure que l’importance de cette victimation a continûment diminué depuis une vingtaine d’années (pour lire la suite, cliquer ici).
II. Des sources convergentes
Figure 2 : Vols de/dans/sur voitures, enquêtes et statistiques de police (en milliers), 1984-2020*
Enquêtes et données policières suggèrent, avec une bonne corrélation (0,75[2]), une tendance à la baisse au moins depuis le milieu des années 1990 (pour lire la suite, cliquer ici ).
III. Sous la tendance d’ensemble, des victimations très diverses
Si l’on est obligé sur une longue période de travailler sur l’ensemble vols de et dans les voitures, des données plus récentes permettent de distinguer les deux contentieux, au moins sur quelques années, et donc de nuancer les conclusions précédentes. Ces nouvelles enquêtes ont également introduit les destructions/dégradations de véhicules (pour lire la suite, cliquer ici).
IV. Le profil des victimes d’atteintes aux voitures
Pour caractériser le profil des victimes d’atteintes aux voitures, nous allons travailler sur l’empilement des enquêtes Cadre de vie et sécurité (CVS) de l’INSEE. Nous chercherons en quoi leurs caractéristiques se singularisent par rapport à celles de l’ensemble des ménages ‘équipés’, ceux qui disposaient au moins d’une voiture au cours de la période observée. S’agissant d’une victimation de ménage, on négligera les caractéristiques purement individuelles de l’enquêté (sexe, âge, diplôme…) mais on tiendra compte de la PCS de la personne de référence du ménage, qu’elle soit l’enquêté ou non. On considèrera l’ensemble des vols de, dans et sur les voitures.
Cette victimation concerne particulièrement toutes les catégories d’actifs (entrepreneurs, cadres, intermédiaires, employés), du moins les actifs urbains avec une surreprésentation des grandes agglomérations de la région parisienne, du Nord et de la Méditerranée (pour lire la suite, cliquer ici).
Conclusion
Les vols de et sur les voitures connaissent une baisse continue depuis une décennie et demie et, de surcroît, la plupart des tentatives de vols de voitures échouent. Si leur fréquent stationnement sur la voie publique en fait des cibles très exposées, en revanche les mesures antivol s’avèrent de plus en plus efficaces.
Malgré les différences importantes d’ordres de grandeur, les enquêtes de victimation et les statistiques de police constituent, au moins en cette matière, un ensemble cohérent dont les indications convergent en tendance. Il ne faut pas oublier cependant que les dégradations et destructions de véhicules touchent un périmètre de victimes bien plus étendu que celui des vols. La faible propension au dépôt de plainte dans ce cas de figure a pour conséquence que les données policières ne pourront que sous-estimer très fortement ce type de délinquance.
Malgré leur caractère apparemment trivial, les atteintes aux véhicules ne sont pas des victimations négligeables : il est frappant de les voir particulièrement répandues dans les zones périurbaines où ces biens constituent un moyen indispensable de mobilité, et aussi dans des zones de relégation où ils représentent souvent une part importante du patrimoine de ménages à faibles ressources[3].
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Références
Bon D., Castelbajac M. de, Névanen S., Robert Ph., Zauberman R., 2011, Victimations et insécurité en Île-de-France, 2006-07-08 ; analyse de la cinquième enquête de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU-IdF), Guyancourt, CESDIP. (http://www.cesdip.fr/IMG/pdf/EDP_no_110.pdf)
Notes
[1] Plus exactement de la France métropolitaine.
[2] Significative à 5 % avec une probabilité critique de 0,00007.
[3] Bon et al., 2011, p. 202 tbl. 88.